Les tendances du métier de développeur(se) en Afrique

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L’accroissement de la digitalisation des activités en entreprise n'a échappé à personne avec la mise en avant du télétravail et du e-commerce pendant et après la pandémie du Covid-19. Les entrepreneurs et les commerçants qui étaient réticents à créer un site web performant et attractif ont dû revoir rapidement leur stratégie marketing et investir dans la transformation digitale afin de pérenniser l'activité de leur entreprise. En Afrique, ce changement s’est fait ressentir avec beaucoup de timidité. Toutefois, ce phénomène a engendré, pour les développeurs, des opportunités de travailler à distance pour le compte des entreprises à l’international. Cet article a pour but de tenter de répondre à la question : Quelles sont les tendances actuelles du métier de développeur en Afrique ?

Les tendances du marché

L’étude de l’écosystème des développeurs menée par les géants Accenture & Google révèle que l’Afrique avait 716 000 développeurs en 2021, soit une croissance de 3,8% comparée à l’année 2020. Certains pays sont plus avancés que d’autres en terme de densité, en tête de file l’Afrique du Sud, suivi par l’Egypte, le Nigéria et le Kenya. Ces 4 pays à eux seuls constituent 81% de la population de développeurs recensés (professionnels) et du capital investi dans le génie logiciel. Cependant, le Nigéria est le pays ayant investis le plus en terme de capitaux.  
En plus de l’accroissement du nombre de développeurs sur le continent, l’on souligne une augmentation significative des capitaux investis dans le secteur du numérique. Selon le rapport Google 2021, les start-up technologiques ont pu lever $4,3 milliards localement et à l’étranger en 2021, soient 2,5 fois plus qu’en 2020. Ces tendances ne présagent que de beaux jours pour les développeurs.
Ces indicateurs ont un impact direct sur les potentialités du marché du digital sur le continent. En effet, en 2021, les développeurs africains ont créé 40% en plus de logiciels open source sur le marché que ce qu’ils avaient réalisés l’année antérieure. La rémunération de cette force de travail n’est pas restée de marbre en outre.

La tendance des compétences

Les développeurs africains sont aussi bien outillés en programmation web que mobile.
Les besoins locaux sont plus portés sur les applis mobiles que web, car le téléphone (Android particulièrement) est le terminal le plus utilisé sur le continent.  Avec l’amélioration grandissante de la couverture internet, les appli web comme mobile sont de plus en plus utilisées pour, les affaires et la communication dans tous les secteurs d’activités.
Voici quelques statiques publiés par Google & Accenture sur les compétences qu’on retrouve chez les développeurs africains en 2021. 
 


Les tendances de la rémunération

La rémunération des programmeurs sur le continent dépend de la maturité mesurée par le nombre d’année d’expérience. En 2021, un rapport de Google relève un accroissement de 11% dans la rémunération des développeurs.« Les développeurs à mi- carrière gagnent environ 25 500 dollars par an, tandis que les développeurs de carrière seniors gagnent 55 500 dollars ».
Les développeurs africains qui travaillent à distance ou sur site à l’international ont en moyenne 6 ans d’expériences alors que ceux travaillant localement en ont en moyenne 4.
Ceux qui travaillent à l’international gagnent 1,5 fois plus que ceux qui sont embauchés par les entreprises locales. Avec la pénurie des développeurs à l’international, 38% des meilleurs talents africains du secteur sont attirés et retenus par les sièges des entreprises basés sur les continents européens et américains.

La tendance de genre et d’âge

L’écart hommes-femmes est grand dans ce secteur d’activité. En dépit de la légère amélioration constatée, seulement 15% de développeurs en Afrique sont des femmes.
Pour ce qui est des tendances sur l’âge des développeurs en Afrique, c’est le plus bas qu’on puisse trouver sur la planète. L’on peut dire que développeur est un métier de jeune car 80% des personnes exerçant ce métier ont entre 18-34ans. 33% des développeurs professionnels ont entre 18-24 ans, 47% ont entre 25-34 ans tandis que seulement 3% sont situés entre 45-55 ans.
Cependant, plusieurs de ces jeunes ont du mal à monter en compétences pour devenir des développeurs séniors. Le manque de cadre propice à l’apprentissage des juniors en est la cause. A côté de cela, le manque de qualifications complémentaires telles que les bonnes pratiques dans l’art de la programmation et la communication en entreprise.

La tendance du télétravail chez les développeurs 

43% de développeurs africains affirment qu’ils ont appris ou apprennent le code pour décrocher des jobs à l’international.  Le télétravail des développeurs en Afrique a également été boosté comme observé sur tous les autres continents.  Avant la pandémie, seulement 13% travaillaient à distance. Mais après la pandémie ce taux est passé à plus de 66%.

L’Afrique regorge de ressources humaine, en tant que le continent le plus jeune ses potentialités sont énormes pour pallier à la pénurie actuelle et futur de développeur au monde. Nous avons réalisé que l’Afrique peut former des talents, peut les recruter, peut les placer à l’étranger, le télétravail des développeurs se développe bien. Toutes fois, la mise en place des espaces de formation et de transformation des talents chez les jeunes homes et femme doivent se multiplier pour densifier la population des développeurs africains dans le monde de demain.



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